Le procès des éleveurs de dalmatiens et d’akitas : c’est aujourd’hui !

Ils déplaçaient leur lieu d’exercice de la Drôme au Vaucluse, en passant par les Bouches-du-Rhône.
Le 15 mars 2024, la DDPP des Bouches-de-Rhône transmettait un signalement à la DDPP du Vaucluse au sujet d’un élevage sordide.
Monsieur R. Et Madame C. doivent répondre devant le Tribunal correctionnel d’Avignon ce 23 juin 2025, de plusieurs infractions graves liées au défaut de déclaration de leur élevage et aux mauvaises conditions de détention des animaux.
Pendant plusieurs années, le couple gérait un élevage de chiens ayant pignon sur rue sans respecter les règles sanitaires et les conditions de bien-être animal.
Une centaine d’animaux pris en charge
Le 4 octobre 2024, une première intervention d’envergure avait lieu au sein de l’élevage, orchestrée par le parquet d’Avignon. Celle-ci permettait la saisie de 49 chiens, 12 chiots âgés de moins de 4 mois et 5 chats.
Les services de gendarmerie et la DDPP du Vaucluse ont notamment pu y constater les mauvaises conditions de détention des animaux, en particulier :
- la présence de six chiots de race dalmatien enfermés dans un van sans eau ni nourriture, piétinant dans leurs excréments ;
- une chienne dalmatienne très maigre présentant des escarres ;
- un autre chien présentant une pathologie oculaire non soignée ;
- un chiot de race Akita Inu présentant une plaie non soignée et dégageant une odeur nauséabonde ; les autres chiots de cette race étant enfermés dans des cages ;
- de nombreux animaux dénutris, sans eau potable, mis dans des enclos non conformes, présentant des risques de blessures et ne les protégeant pas suffisamment des intempéries.
Une seconde opération permettait dix jours plus tard la saisie de deux chiens adultes, 6 chiots âgés de moins de 4 mois, un chat adulte et son chaton ainsi que 14 lapins.
Le rapport de l’enquête menée par la DDPP du Vaucluse est accablant
- On y trouve des photos choquantes d’animaux blessés, sales, ou en détresse ;
- l’établissement avait déjà été signalé et mis en demeure plusieurs fois depuis 2019 ;
- malgré cela, aucune amélioration significative n’a été constatée ;
- le couple avait l’expérience, les moyens et la connaissance pour faire mieux.
La Confédération Nationale Défense de l’Animal réclame
- La condamnation du couple ;
- l’interdiction définitive de détenir ou de travailler avec des animaux ;
- la confiscation des animaux restants ;
- le remboursement des frais engagés par les associations (hébergement, soins vétérinaires) ;
- l’indemnisation morale et matérielle : plus de 80 000 € réclamés au titre des préjudices pour la Confédération et ses associations adhérentes, également parties civiles.
Nous remercions nos associations confédérées mobilisées depuis plusieurs mois pour subvenir aux besoins des animaux pris en charge
- La SPA Vauclusienne
- La SPA du Dauphiné
- La SPA d’Arles et la Vallée des Baux
- Le refuge AUDACCE
- Le refuge des Bérauds
- La SPA de Lorient
Merci également au parquet du Vaucluse, à la DDPP du Vaucluse et à la gendarmerie pour leur intervention dans ce sauvetage d’envergure.
Aujourd’hui, les animaux se portent bien. Certains d’entre eux attendent encore une famille. Ils sont visibles au sein de ces associations.
Réquisitions du procureur
L’affaire a donc été plaidée ce lundi 23 juin matin. La juge a pris le temps d’instruire le dossier.
Le procureur demande comme sanctions pour les deux prévenus :
- 500 € d’amende chacun pour mauvais traitements sur animaux ;
- 500 € d’amende chacun pour ne pas avoir tenu de registre d’élevage, comme la loi l’impose ;
- 1 500 € d’amende assorti du sursis chacun pour ne pas avoir prévu de solution en cas de mort d’un animal (pas de contrat d’équarrissage ou d’incinération).
Peines complémentaires pour tous les deux :
- Interdiction de posséder un animal pendant 5 ans et interdiction d’exercer toute activité en lien avec les animaux pendant 5 ans.
Pour monsieur uniquement :
- 1 500 € d’amende pour ne pas avoir respecté une mise en demeure (il n’a pas corrigé les problèmes signalés par les autorités).
- 1 500 € d’amende pour avoir continué à faire de l’élevage malgré l’interdiction tant que les installations n’étaient pas aux normes.
Le délibéré est attendu le 22/09.
Rendons justice à Milka, Nutella, Aioli, Houmous, Maggy, Ketchup, Meringue, Guacamole, Pancake, Kansas, Sweet, Levis, Olympe, Touka, Cheers, Boy, Choco, Neptune, Queen, Payton, Nina, Ohlala, River, Tao, Patch, Draco, Largo, Roly, Toji, Soccer, Pilie, Boy, et tous les autres.




